Qu’est ce qui ne va pas chez le Pendu ?
Ou plutôt, qu’est ce qui ne va pas chez nous, lorsque nous regardons cette lame ?
Car il n’a pas l’air si malheureux que cela …
Le Pendu semble totalement entravé, et pourtant, il ne l’est pas (Voit-on une corde autour de son pied ? )
Aucune marge de manœuvre : les mains du Pendu sont attachées dans le dos. Certes. Il n’a donc plus qu’une seule chose à faire : observer. Prendre du recul. Plutôt facile, quand on est suspendu.
La tête en bas, il peut même voir les dessous de la scène, ce qui se trame au verso … ingénieux !
Vous l’aurez compris, avec le Pendu, on n’a pas le choix : on reste tranquillement à sa place, voire un peu plus haut, un peu plus loin. On ne va pas se jeter dans la mêlée.
On ne cherchera pas, non plus, à défaire les liens qui nous attachent, soient-il réels ou imaginaires …
On risquerait de tomber ou de les resserrer …
Le Pendu est là pour nous dire : examine tous les tenants et les aboutissants de la situation, évalue, sous-pèse.
Tout est en suspens.
Et de cela dépend(u) notre salut !
On ne peut manquer la référence à Odin, pendu neuf jours et neuf nuits à Yggdrasil, l’Arbre Monde, avant de percer l’art sacré des Runes, dans une illumination.
Il y a sans doute ici cette même idée de sacrifice : le sacrifice du temps, de l’action, de notre confort … le Pendu demande un effort, dans la passivité. De cet effort naîtra l’éveil, le printemps, le renouveau. L’illumination ?
Les bourgeons de l’arbre de vie pourront éclore sur la Lame.
Peut-être s’agit-il tout simplement – au cœur de cette inactivité fructueuse – de déterminer ce dont nous devons nous libérer ?
Ce sera ensuite sera à L’ Arcane sans nom de faire place nette, afin de bâtir sur de nouvelles bases.