Archives de catégorie : Bases du Feng Shui

Vent et Eau : aux sources du Feng Shui

Selon les habitants de la Chine ancienne, vent, eau, pluie, brouillard, soleil et nuages matérialisaient l’énergie du Ciel et de la Terre. Leur importance était primordiale.

Vent et Eau
Feng Shui
La Porte Lune

 

L’eau d’abord (Shui) : Point de terre fertile sans que celle-ci ne lui apporte l’humidité nécessaire. Encore fallait-il qu’elle ne soit ni stagnante – car source de maladie- ni trop rapide – car dévastatrice. De même, point de récoltes abondantes, de bétail sain sans la clémence des vents (Feng). En mouvement, cette énergie était nourricière. Excessive ou stagnante, elle devenait destructrice. Cette observation des éléments trouva naturellement son corollaire dans la connaissance des détails du paysage, conditions atmosphériques et caractéristiques géographiques allant de pair.

Ainsi le Feng Shui fut développé en premier lieu pour analyser les formes de l’environnement : montagnes, étendues d’eau, cours d’eau et diverses configurations de terrains … , ce afin d’optimiser cultures et habitations, villes et palais se devant d‘être bâtis sur un emplacement idéal.

C’est sous le règne de la dynastie Tshin, que le terme de Feng Shui fut employé pour la première fois en tant que discipline :
« Les Classiques disent que le Qi est emporté par le vent et se disperse, il est capté par l’eau et se concentre. Les Anciens l’ont collecté pour prévenir sa dissipation, ils l’ont guidé pour assurer sa rétention. Ainsi ils ont nommé (cette méthode) Feng Shui. »

Kuo-p’u (276-324), Ch’uang-shu, ou Traité des sépultures

L’avènement de la dynastie T’ang (618-907) marqua le début de 3 siècles de stabilité politique qui permirent aux arts et sciences de prospérer. Le Feng Shui ne cessa de se développer, et ce jusqu’au règne des Qing (1644 – 1911). Dans cet Age d’Or apparurent de multiples ramifications des différents styles. La population chinoise s’appropria peu à peu la pratique du Feng Shui et le praticien s’éloigna de son rôle de légitimation du pouvoir impérial.

Loin de présenter ici un historique complet du Feng shui, de ses origines à nos jours, de son berceau asiatique à son occidentalisation, cet article à pour seule prétention d’en présenter modestement les origines, afin que les Occidentaux que nous sommes puissent mieux perce-voir la magie « Vent et Eau », s’imprégner de sa perception.

Source :

Wong, Eva, Leçons approfondies de Feng Shui, I : Origines et principes fondamentaux, Le Courrier du Livre, 2007

Yin et Yang en Feng Shui

On m’a souvent demandé d’expliquer le rapport yin-yang en Feng shui. Comment, concrètement, à travers un seul exemple, parler du Yin et du Yang en Feng Shui ?

Mais permettez-moi d’abord ce bref rappel :

Les bases de la philosophie chinoise procèdent, et ce depuis la plus haute antiquité, de l’observation rigoureuse des phénomènes de la Nature. Le premier fait notable fut l’immanence de tout phénomène.

Ainsi, avant que ne soient établies les lois qui lient chaque élément du Vivant, la perpétuelle mutation de celui-ci se posa en fondement. A l’instar de la première lumière de l’aube avant qu’elle ne devienne l’ombre du crépuscule et ne retourne à la nuit ; tout naît, croît, décline et meurt avant que de renaître. Il s’agit du principe de transformation.

C’est cette représentation binaire – et non duelle- de la vie, qui posa le principe du Yin et du Yang. Semer, engranger. Travailler, se reposer. Inspirer, expirer … sont autant de variations du Yin et du Yang. Ainsi fut établie la dynamique du Yin-Yang, décrite comme un processus perpétuel.

L’homme fut envisagé lui-même en tant que partie intégrante de cet agencement, et on lui enseigna la nécessité d’adapter son mode de vie à cette vision cyclique de l’univers. Car pour les anciens Chinois, respecter l’alternance Yin-Yang, en apprécier l’interdépendance, c’était travailler à la parfaite adéquation entre les liens de l’Univers et ceux du monde humain.

Quelle place occupe cette approche dans le Feng Shui  ?  Je dirai qu’elle est fondamentale. Nous touchons ici les bases de cette discipline ancestrale. Le Feng Shui, ce n’est peut-être rien d’autre que l’art de connaître et de ressentir le Yin et le Yang, d’étudier la façon dont ces forces interagissent dans la nature, l’environnement, la maison, l’individu et d’apporter les rééquilibrages les mieux adaptés au lieu et aux résidents.

Je voudrais aujourd’hui vous proposer ce premier exercice, des plus faciles, qui vous permettra de vous sensibiliser aux bases du Feng Shui. Il fait beau, promenez-vous, aiguisez votre oeil et vos sensations Feng Shui. Choisissez un lieu, observez-le, et exercez-vous à évaluer ses caractères Yin/Yang.

Votre  attention se portera d’abord sur la rue dans sa globalité :

La rue est-elle suffisamment fréquentée, nourrie d’un flux énergétique de bonne qualité ? N’est-il pas en excès cependant ? Trop de monde, de bruit, d’agitation ?

A l’inverse, la rue est-elle déserte, comme privée d’animation, de vie ? Sommes-nous au fond d’une impasse ?

Y a-t-il à proximité d’un lieu trop Yin (cimetière, usine désaffectée … ) ou trop Yang (Sortie d’usine, rond-point, lignes de métro … ) ?

On peut ensuite, également, s’attacher aux bâtiments jouxtant cette maison, ainsi qu’à ceux situés en vis à vis. Nous abordons ici l’étude de la forme, sous ces « 4 animaux symboliques » : le Phénix, le Tigre, le Dragon et la Tortue. 

De même, on s’emploiera à repérer d’éventuelles ondes de forme « agressant » la façade : poteaux, arrêtes d’immeubles, longue route en ligne droite …

La liste de ces questions est loin d’être exhaustive …

Dans le cadre d’une expertise, une approche géobiologique permettra de rechercher d’autres sources de nuisances, souvent moins visibles.

Enfin, l’historique de cette maison et de ses différents propriétaires sera le bienvenu.

De la qualité de cette énergie extérieure dépendra en grande partie celle de l’habitation. il est coutume d’affirmer que l’environnement entre pour 70 % dans la qualité vibratoire d’une maison. Dans certains cas, ce n’est pas faux, et il m’est arrivé de déconseiller à  l’achat ou la construction d’une maison, sur le seul fait d’une étude de l’environnement. 

Le Carré Lo Shu en Feng Shui

Étoiles volantes
La Porte Lune

Il est difficile de ne pas évoquer le Lo shu lorsqu’on aborde les Étoiles Volantes.

Si, chaque année, plusieurs articles sont consacrés au vol de ces Énergies, rares sont les passages où sont abordés les caractéristiques du Lo shu. Comme si celui-ci tenait encore à conserver sa part de mystère … Et pourtant …

Derrière cet emblème du Feng Shui de la boussole, coule, douce et magique, la légende de l’Écrit du fleuve Lo (Lo shu) qui veut que l’EmpereurYu vit un jour apparaître auprès des rives de celui-ci une tortue dont la carapace présentait neuf signes, agencés dans 9 cases.

Ainsi est née la légende du Lo Shu, carré magique dont les chiffres sont disposés de telle façon que leur addition en ligne, que celle-ci soit verticale, horizontale ou diagonale, aboutira toujours au chiffre 15.

15, c’est le nombre de jours qui permettent de passer de la nouvelle lune à la pleine lune ; c’est aussi le nombre de jours que durent les festivités du Printemps, en Chine, de la seconde nouvelle lune suivant le solstice d’hiver – celle qui annonce le nouvel an chinois –  à la pleine lune de la fête des lanternes.

DIAGRAMME ORIGINEL

SUD- EST 

 

4

Bois

SUD 

 

9

Feu

SUD- OUEST 

 

2

Terre

EST 

 

3

Bois

CENTRE 

 

5

Terre

OUEST 

 

7

Métal

NORD- EST 

 

8

Terre

NORD 

 

1

Eau

 

NORD- OUEST 

 

6

Métal

Le Lo shu Feng Shui est le socle de calcul indispensable par lequel nous pouvons étudier l’influence du temps sur l’espace.

Y sont associés :

–       Les orientations cardinales et semi-cardinales

–       Le Centre

–       Les 5 Éléments

–       Les 8 trigrammes (le 5 central n’est pas un trigramme)

On distingue :

·     Un diagramme originel à partir duquel les autres diagrammes évoluent, de cycles en périodes (voir ci-dessus)

·     Le diagramme natal de votre habitation, déterminé par son année de construction et son orientation précise (issu lui-même du diagramme originel)

Dans chaque carré de ce diagramme natal, en plus des Étoiles d’origine, viendra s’installer une nouvelle Étoile, annuelle ou mensuelle, qui apportera une Énergie complémentaire teintant chaque fois différemment la case visitée.

 

Le principe du Dao

« Le Dao que l’on peut nommer n’est pas le Dao » Dao De Jing, 1

« L’homme se règle sur la Terre, la Terre se règle sur le Ciel, le Ciel se règle sur le Dao. Le Dao n’a d’autre voie que lui-même. » Dao De Jing, 25

Le Dao, ce concept central de la pensée chinoise, est considéré comme le principe premier qui embrasse toute chose, et engendre tous les phénomènes. Vivre en accord avec le Dao, c’est vivre en accord avec les lois universelles. On peut traduire ce terme par « l’Origine de Tout », mais aussi la Voie, le Chemin, la Direction.

Les Anciens Chinois ayant compris l’impossibilité de le nommer, s’attachèrent à en représenter les manifestations.

Ainsi, dans sa manifestation graphique, le Dao est représenté par le cercle et se divise en deux expressions inverses, représentant les deux grandes forces de l’univers, dans une complémentarité et un équilibre parfaits. Le Yin, « négatif », et le Yang, « positif ». De la tension dynamique entre le Yin et le Yang né le Qi, l’énergie et la substance de tout ce qui existe au sein du Dao, de ce qui s’y meut et s’y transforme. La loi réglant toutes ces transformations est la loi du Dao.

Il serait par contre réducteur de penser qu’un pôle ne puisse être que négatif ou positif. Ce principe, loin d’être construit sur l’altérité, au sens manichéen du terme, repose avant tout sur la notion d’inter-dépendance. Forces Yin et Yang n’existent pas l’une sans l’autre et se complètent mutuellement. Ces forces « opposées » ne sont en fait que le principe d’une seule et même réalité. L’équilibre dans lequel elles évoluent relève d’une parfaite harmonie, non d’une lutte réductrice.

Ainsi dans le Dao, le Yin prend-il sa source dans le Yang, et inversement : c’est l’Unité qui engendre la Dualité. C’est pourquoi l’on distingue un point noir dans la la zone blanche et un point blanc, dans la noire. Chaque force croît jusqu’à son apogée, puis décline. Au fur et à mesure de ce « déclin », se révèle la force opposée. D’un simple point, elle croît jusqu’à l’extrême, où germe la force inverse. Et ainsi de suite, jusqu’à l’infini.